Eglises d'Afrique

 

Côte d'Ivoire: Dieu yako

Je me pose des questions toujours sur les églises pleines en Côte d'Ivoire et toutes sortes d'évangélisation. Je félicite et encourage tous ceux qui se donnent corps et âme pour l'annonce de l’Évangile. Je félicite également tous les chrétiens qui expriment véritablement leur foi en Jésus Christ dans la vérité. Cependant, je m'interroge sur certaines pratiques.
En Côte d'Ivoire les églises sont pleines, les évangélisations à tout moment, les croisades et retraites sont organisées avec des publicités et toutes les belles paroles. Les hommes et femmes de Dieu poussent plus que "les herbes Sekou Touré" et les démons inventés sont chassés. Nous avons des visionnaires partout, des mamans Marie dans tous les coins et des paroles prophétiques qui nous inondent.
Mais nous sommes les premiers à nous entretuer au nom de la politique. Nous sommes les premiers à nous découper à la machette parce que nous ne sommes pas de mêmes groupes ethniques. Les mêmes qui ont des visions sont les mêmes qui ne respectent pas leurs évêques, leurs prêtres et qui ferment des églises. Les mêmes qui chantent dans les chorales sont les mêmes qui détruisent les foyers de leurs camarades.
Les mêmes qui sont dans les CEB sont les premiers à ne plus se saluer à cause de Gbagbo; Soro, Ouattara ou Bédié. Les chrétiens ouattaraïstes prient contre les chrétiens gbagboïstes. Les chrétiens bédiéïstes ne veulent pas voir évoluer les chrétiens soroïstes. Les chrétiens gbagboïstes méditent les psaumes de combat contre les chrétiens ouattaraïstes. Voici le tableau des prières d'attaques.
De même, les mêmes qui sont dans les comités jeunes des paroisses et dans la JEC sont les premiers à frapper des professeurs au nom de la FESCI.
Nous avons beaucoup d'églisiens et peu de chrétiens. La foi c'est un style de vie et non du m'as-tu-vu. La foi ne se résume pas à des slogans, à des uniformes, à des longs chapelets sur les ceintures, à de longues robes et à des paroles imaginées. La foi ne se chante pas seulement, elle se pratique. Elle est un témoignage d'amour quotidien vécu. Un peuple qui chasse tous les démons mais qui est divisé est plus possédé que les disciples de satan. Un peuple qui combat toujours les démons mais qui ne se réconcilie pas ouvre la porte à lucifer.
Dieu reconnait les vrais adorateurs dans la vérité, le pardon, la fidélité au foyer et dans la réconciliation.

 

Vierge Marie N'fo: Vraie et fausse dévotion mariale

Après Dieu yako, j'aimerais vous proposer: Vierge Marie n'fo. Dans la langue malinké dire Vierge Marie n'fo, c'est exprimer une douleur, un cri de déception face à la dévotion mariale aujourd'hui. Lorsque nous regardons et observons plusieurs groupes de spiritualité et beaucoup de chrétiens catholiques dans leur dévotion mariale nous ne pouvons que dire: Marie n'fo. Devant ces agissements contraires à la doctrine catholique, j'aimerais proposer la vraie dévotion mariale enseignée dans la Bible et dans l'Eglise catholique.
La dévotion mariale et l'intercession de Marie dans les Ecritures
Dans l’évangile de Luc, dans son hymne d’action de grâce, la Vierge Marie fait cette prophétie : « des générations et des générations me diront bienheureuse » (Lc 1,48). En s’adressant à la Vierge Marie mais surtout en exprimant notre dévotion à la Mère du Christ, nous invoquons son intercession et sa médiation auprès de son fils comme aux noces de Cana. De même nous implorons son soutien et son accompagnement spirituel comme jadis avec l’Eglise naissante après l’ascension : « Tous unanimes, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie la mère de Jésus » (Ac 1,14). En invoquant l’intercession de la Vierge, c’est sa prophétie qui se réalise mais aussi nous suivons l’ange Gabriel qui nomma la jeune fille de Sion : « Toi qui as la faveur de Dieu » ; la « gratia plena » ; la « pleine de grâce » (Lc 1,28). De même, nous reprenons l’honneur qu’Elisabeth a rendu à Marie : « Tu es bénie plus que toutes les femmes » (Lc 1,42).
La dévotion mariale d'aujourd’hui est dans la continuité de la tradition mariale fondée sur les Écritures, elle s’inscrit dans une dynamique d’un respect que l’on voue à celle qui a été la première à dire oui à Dieu, ce « oui » qui est à l’origine de la nouvelle Alliance et du nouveau peuple qui naîtra après l’évènement pascal : l’Eglise.
Soyons donc heureux de suivre l’exemple de l’Ange Gabriel et d’Elisabeth en entrant en dialogue avec la Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie.
A partir de ce qui précède nous pouvons comprendre le fondement biblique de la dévotion mariale dans l’Eglise catholique et les grandes Eglises des cinq premiers siècles. Quelles sont les attitudes non catholiques dans la dévotion mariale ? Quels sont les comportements qui ne sont pas conseillés ?
L’utilisation des chapelets
Le chapelet est un support pour méditer les paroles que l’ange et Elisabeth ont adressé à la vierge Marie. Ce sont ces paroles qui constituent l’Ave maria. Dans la prière du « Je vous salue Marie » l’Eglise a donc rassemblé les paroles de l’ange et d’Elisabeth. Elle n’a ajouté que la partie : « sainte Marie mère de Dieu ». Cette parole est issue du conflit christologique entre Nestorius et Cyrille d’Alexandrie, qui a conduit au concile d’Ephèse en l’an 451. Les paroles de l’Ave Maria nous permettent d’aller au Christ en vénérant sa mère : c’est le cas du rosaire.
Malheureusement aujourd’hui, des chrétiens recherchent les modèles et couleurs de chapelet. On cherche des chapelets miraculeux, des chapelets magiques. Ce n’est pas la personne de Marie qui nous intéresse, mais le chapelet, la couleur, la longueur. Cette attitude est une déviation, c’est une dévotion non catholique, car le chapelet n'est pas un fétiche.
Les titres de Marie et groupes à dévotion mariale
Les titres que Marie se donnent lors des apparitions et ceux que l’Eglise donne à la Vierge montre véritablement l’identité de la Vierge Marie. Les titres ne sont pas des inventions de mode ou des fantaisies. Marie est appelée immaculée, parce qu’elle est vraiment immaculée. Elle est la mère de la grâce parce qu’elle a porté le Christ. Ces titres nous permettent d’honorer la Vierge.
Les bénédictions ne résident pas dans les titres. Aujourd’hui on court de titres en titres. On passe d’un groupe de Rosa mystica à un groupe de Marie mère divine. Ce sont des titres et noms des groupes qui nous intéressent. Cette attitude n’est pas une dévotion selon la doctrine catholique car ce n’est plus la personne de Marie qui nous intéresse mais le titre. Chacun invente souvent des titres selon ses émotions.
Les visions, apparitions et messages de Marie
L’Eglise catholique a reconnu plusieurs lieux d’apparition et authentifié plusieurs messages de la vierge pour nous aider dans notre foi. Les apparitions et messages de Marie, comme j’aime le dire ne sont pas des jeux vidéo, des jeux de quartier. Aujourd’hui tout le monde veut voir Marie. Lorsque les nuages sont en mouvement, c’est Marie qui passe, lorsqu’une étoile filante fait un tour, on a vu Marie. De même chacun en fonction de ce qu’il veut, invente des messages pour troubler la quiétude des chrétiens et devenir un gourou. Marie peut apparaître à qui elle veut. Mais c’est l’Eglise qui atteste, authentifie et proclame une apparition ainsi que le message.
Nous sommes invités à vraiment purifier notre dévotion mariale, à évangéliser notre dévotion pour qu’elle nous conduise au Christ.
Ne créons pas de la pagaille dans notre dévotion mariale car par nos attitudes, nous donnons souvent raison à ceux qui affirment que les catholiques adorent Marie et non Jésus. Marie est utilisée aujourd’hui à des buts mercantiles. On a des visionnaires partout qui délivrent des messages.
Chrétiens soyons humbles, discrets, modérés et lucides dans notre amour pour la Vierge. Marie n’est pas notre petite camarade du quartier. Retenons que la dévotion mariale n’est pas un amusement d’enfants, la dévotion mariale n’est pas une imagination. Il faut éviter de dénaturer ce trésor spirituel. L’amour pour Marie ne se résume pas aux pèlerinages, aux chapelets rouges, verts, noirs et roses. L’amour pour Marie ne consiste pas à crier seulement : « magnificat » ou à rechercher des groupes qui portent des titres spectaculaires : « Marie qui défait les nœuds » ; « Marie mère de la charité » ; « Marie mère du miracle », « Marie mère des stériles ». Aimer Marie, aimer sa spiritualité, c’est méditer la parole de Dieu dans le silence, fuir le péché comme dit le cantique à propos de Marie : « Tu aimais la justice et fuyait le péché ». Voici la devise que tous ceux qui aiment Marie doivent mettre en pratique. Qui fait ainsi est un véritable fils de la Vierge Marie.

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Quelques modèles d’hommes et de femmes de foi et de prière

Saint Joseph Mukassa, le 1er martyr de l’Ouganda

Après la mort du roi Mutesa qui accepta l’évangélisation de l’Ouganda par les pères Blancs, Lourdel et Livinhac, le roi Mwanga prit le pouvoir. Il tomba dans l’admiration de Joseph Mukassa chef des pages du palais. Cependant, ce dernier était très engagé dans le christianisme. Ce choix empêchait le roi de nommer Mukassa à d’autres fonctions dans le royaume. La présence de Joseph comme chrétien devenait très gênant dans le palais. C’est ainsi qu’après plusieurs tentatives infructueuses des sorciers qui voulurent attenter à sa vie, ces derniers furent surpris de la force protectrice de Mukassa. Face à leurs échecs, ils firent une demande au roi qui consistait à bruler dans un bûcher ce chrétien.
Le roi accepta cette proposition. Car pour lui, la mort de Mukassa devait freiner l’ardeur des autres chrétiens. C’est dans cette optique que le 15 juillet 1885, Joseph Mukassa fut conduit au feu avec des chants de réjouissance, car la mort de ce dernier était vue comme une délivrance. Il disait en effet à haute voix : « Ma mort est la voie de l’engagement de mes frères ». Et il mourut dans le bûcher.
Il est le saint patron des politiciens d’Afrique.

 
Sainte Joséphine Bakhita du Soudan

Née dans la région du Darfhour, à Olgossa en 1869, Bakhita a été enlevé à neuf ans, en 1874 et vendue comme esclave. Elle subit des agressions, elle est revendue plusieurs fois. Ce fait l’a traumatisée, de telle sorte qu’elle oublia son nom. C’est ainsi qu’elle reçu le nom de Bakhita qui signifie la chanceuse. Elle se retrouva à Karthoum et à 14 ans elle est rachetée et vendue à un maître gentil qui la traitait avec respect. En 1885, le consul Lignani, maître de Bakhita devait quitter le Soudan pour l’Italie. Il partit avec Bakhita à la demande de cette dernière. Arrivée en Italie, à Gênes, Bakhita retrouva une vie digne. C’est ainsi de dans la région de Venise elle a été choisie pour garder les enfants de la famille Michieli. Mimia la fille que gardait Bakhita a été confiée à l’institut des catéchistes tenu par les religieuses canossiennes. Après le séjour passé dans cet institut, Bakhita devait retrouver ses maîtres. Elle refusa d’y retourner. Elle voulut vivre avec les sœurs. L’affaire fut portée en justice.
Le procureur donna raison à Bakhita puisqu’à cette époque, l’esclavage n’existait pas en Italie. Bakhita a donc été déclarée libre de ses choix. Après une formation reçue des religieuses, à 24 ans, le 8 décembre 1896, elle devint religieuse avec ses premiers vœux. En 1927 elle prononça ses vœux perpétuels. On l’appela la madre Moreta : Petite mère noire. Pendant la deuxième guerre mondiale, elle refusa de se cacher malgré les bombardements.
Elle aimait répéter cette parole : « voyez comme il est bon de connaître Dieu ». Elle disait toujours : « le Seigneur qui m’a sauvé des tigres et lions me sauvera toujours ». Dans sa longue maladie, Bakhita  disait : « Lâchez mes chaînes, elles me font mal ». Elle s'éteint le 8 février 1947 en invoquant : « Notre Dame ! Notre Dame ! ». Et tous ceux qui allaient sur sa tombe étaient émerveillée pas les miracles.
Bakhita aimait embrasser les fonts baptismaux, car pour elle, sa liberté est venue par le baptême.  Le 17 mai 1992 elle est béatifiée et canonisée par Jean-Paul II le 1er octobre 2000. Bakhita est considérée comme la patronne des religieuses africaines. L'Eglise vénère Bakhita chaque 8 février.
Voici la prière de Bakhita le jour de ses vœux : «  Ô Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à tous à grands cris ta bonté : Oh, combien d'âmes je pourrais te conquérir ! Tout d'abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave... tous, tous les pauvres Noirs de l'Afrique, fais, Ô Jésus, qu'eux aussi te connaissent et t'aiment ! ». Que chacun dise cette prière de Bakhita à la fin de ses prières personnelles.