Côte d’Ivoire : les enfants en danger. Un prêtre parle

Avant toute réflexion, j’exprime ma compassion et soutien envers les parents qui vivent la douleur de la séparation tragique de leurs enfants. Que le Seigneur reçoive les âmes de tous les enfants que l’on tue pour des promotions, élévations d’ordre mystique et pour le matériel. Etant un CVAV (Cœurs vaillants Âmes vaillantes), je ne pouvais pas me taire car j'ai fait la promesse de défendre les enfants même au prix de ma... vie.
Que dire ?
Au-delà des différents gestes et actes émotionnels et spontanés, la question de la disparition tragique des enfants, les massacres de ces petits innocents, nous invitent à une réflexion profonde sur la dignité de la personne humaine en Côte d’Ivoire.
Qui est l’homme en Côte d’Ivoire ?
L’homme est-il un objet qui permet d’accéder à un pouvoir ? L’homme est-il un instrument qu’on peut utiliser, manipuler et jeter pour un honneur ?
Le sang humain est-il un diplôme qui me permet d’être élevé ? La quantité du sang versé est devenue une licence ou une maîtrise dans ce pays ? Comment l’ivoirien voit l’homme ?
Ce sont des interrogations qui exigent une réponse de tous les ivoiriens, depuis les grands jusqu’au plus petit.
Dans un pays dans lequel le tueur est innocenté, le violeur se pavane sans condamnation, l’aboutissement c’est ce que nous vivons.
Si nous applaudissons des criminels parce qu’ils ont de l’argent pourquoi sommes-nous étonnés des crimes contre les enfants ?
Si nous aimons la facilité dans la recherche du gain, n’oublions pas que cela conduit à des crimes. Si pour de l’argent, la promotion et le m’as-tu vu, nous sommes capables de vendre notre corps et notre âme ne soyons pas surpris de ce que nous vivons aujourd’hui.
Si nous faisons de la médiocrité une valeur dans notre pays, si la compétence n’est plus reconnue, ne soyons pas étonnés que l’immoralité devienne notre quotidien.
Il est bien de pleurer chers compatriotes, il est bien de marcher, il est bien de rendre visite aux familles en deuil, il est même bien et très bien d’accompagner nos enfants avec un pistolet à l’école mais est-ce la solution ?
Les Ivoiriens ont besoin d’une véritable purification intérieure, d’une conversion totale et radicale car le même parent qui pleure et qui est attristé est le premier qui cautionne le raccourci. Que chacun se pose la question : qu’ai-je fait pour que mon pays devienne une boucherie des enfants ? Ne suis-je pas moi-même un Hérode ?
Comme Rachel qui pleure ses enfants, chaque ivoirien doit pleurer car il a d’une manière ou d’une autre contribué à l’avènement de la perte des valeurs dans ce pays.

ALERTE : ET SI L'AFRIQUE QUITTAIT L'ONU?

Les grands événements du monde invitent chaque nation et chaque continent à s’interroger. Le monde n’évolue pas dans un tunnel. Chaque peuple face au contexte qui se présente à lui, s’interroge sur son être et surtout sur son avenir. Car chaque peuple est fait pour se prendre en charge dans une autonomie totale. Les peuples africains ne peuvent pas se taire devant la sortie du Royaume unie de l’Europe. L’Afrique partant de son histoire et interrogeant le contexte actuel dans lequel vit le monde doit se questionner dans ses relations au sein des Nations unies. C’est pourquoi par la présente réflexion, nous trouvons urgent d’alerter, d'interpeller et d’inviter l’Afrique sous l’arbre à palabre.
En 1885, sans l’Afrique, les grands de ce monde assis à Berlin avec leurs stylos ont dépecé l’Afrique sans la connaître. Comme des chasseurs qui se partagent une biche avant de l’avoir tué, l’Afrique a été partagée sans elle à des milliers de Kilomètres. Les gâteaux étant bien partagés les acteurs se sont donnés pour mandat divin d’apporter au continent noir leur intelligence, culture, mode, civilisation et religion. Car les africains n’étaient que des peuples « sans ». Oui, sans âme, sans conscience, sans civilisation et sans religion. Dès lors, les grandes missions vers l’Afrique seront intensifiées et mieux organisées puisque maintenant chaque grand avait son territoire. Il n’est plus question de missions anarchiques. Chacun avait son Afrique et son africain.
Après la deuxième guerre mondiale, conflit auquel l’Afrique a participé sans savoir pourquoi ses patrons s’entretuaient, l’Europe, l’Amérique et l’Asie ont décidé de créer la société des Nations unies (SDN) qui deviendra l’ONU. L’objectif recherché était d’éviter au monde une autre guerre mondiale. Dès lors l’idée d’unité se fera sentir dans toutes les contrées libres. L’unité devient le centre des réflexions. Pour éviter des conflits, il fallait confier le monde aux vainqueurs de la deuxième guerre pour être les gendarmes du monde c’est ce qui donnera le Conseil de sécurité. Dans cette veine, en 1948 c’est la promulgation de la grande Déclaration des droits de l’homme. L’Afrique dans tout cela, n’avait pas de mot à dire, puisque l’esclave et le colonisé ne peuvent rien dire. Ils reçoivent leur nom et leur identité de leur maître. C’est le maître qui seul, écrit les contrats et imposent la signature à l’esclave et au colonisé. Les africains par contrainte étaient obligés d’être membres des Nations unies. Car les noirs ne pouvaient pas décider de leur sort. On avait des gouverneurs. On était des subordonnés qui admiraient des miroirs, des armes à feu et des liqueurs venus de l’Occident. Après plusieurs négociations de 1957 à 1960, les colons nous ont permis d’avoir une indépendance abstraite et irréelle. Nous avons dansé dans les stades « indépendance tchatcha » sans être maîtres de notre destinée. Oui comme disait un ancien ambassadeur français au Gabon dans un documentaire sur la France-Afrique : « on regardait parmi les africains ceux qui savaient un peu écrire et on les choisissait pour être présidents ». Partant de la réflexion ci-dessus nous comprenons que l’Afrique malgré elle, a accepté de signer des traités, des conventions et d’appartenir à des organisations internationales. Les peuples africains n’ont jamais fait de référendum pour décider de leur sort au sujet de leur appartenance à telle ou telle organisation. Même les chefs d’Etats africains sont imposés pour mener toujours la politique du maître.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus en 1885. Aujourd’hui nous ne sortons pas de la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui nous ne sommes plus en 1960. Après des années au sein des Nations unies, l’Afrique doit s’interroger. Une véritable évaluation s’impose. Aujourd’hui dans tous les domaines de la vie intellectuelle, économique, juridique, les africains sont présents. Chaque africain même à Yaobou peut décortiquer un texte. Les africains ne sont plus ces peuples « sans » comme l’ont pensé hier nos frères occidentaux. Il faut noter que même hier les africains n’étaient pas des « sans ». Dieu n’a jamais créé un peuple : « sans ». Aujourd’hui les contextes ont changé. Même ceux qui étaient hier des gendarmes du monde sont plus inquiétés et vivent dans l’insécurité que les nègres. Aujourd’hui c’est le Brexit en Europe, c’est l’émergence du nationalisme exacerbé dans certains pays européens, d’autres élèvent des murs, les Etats unis sont aux abois. Chaque peuple veut se fermer. Quant à l’Afrique, au nom des traités dépassés, ceux qui refusent chez eux ses enfants peuvent se permettre de fouler son sol sans visas, faire ce qu’ils veulent et même tuer sans être inquiétés. Des soldats et fonctionnaires des Nations unies peuvent commettre des violes, de la pédophilie sans être inquiétés car ils sont couverts par des traités que nous avons signés au moment où nous étions des esclaves et des colonisés. Au nom d’un certain humanisme qui n’est qu’une façon de s’enrichir des organisations humanitaires ont trouvé leur poubelle en Afrique et leur lieu de promenades.
A l’instar des anglais, les politiques africains doivent oser interroger les peuples. Nous devons repenser nos relations avec les organisations internationales. Un véritable bilan s’impose. Chaque convention naît en fonction d’un contexte. Lorsque les contextes changent des évaluations s’imposent à nous. Hier ils ont décidé sans nous, aujourd’hui ils doivent décider avec nous. Passons du « sans » à « l’avec ». Nous sommes dans monde de propositions mutuelles et non d’imposition de décisions à l’autre. Aujourd’hui les forts sont devenus faibles. Africains, l’alerte est lancée. Ainsi va le monde.

A TOI MON AFRIQUE, A TOI MON AMOUR, A TOI MON ESPOIR

J’ai foi qu’un jour les africains vivront dans un continent tranquille, dans une quiétude totale.
J’ai foi qu’un jour les guerres disparaîtront dans les pays africains.
J’ai foi qu’un  jour, les femmes africaines seront respectées pour ce qu’elles sont.
J’ai foi qu’un jour, les jeunes africains trouveront du travail et pourront construire leur avenir.
J’ai foi qu’un jour les politiciens africains auront pour soucis premier leurs frères et sœurs pauvres de l’Afrique.
J’ai foi qu’un jour les enfants en Afrique naîtront dans de meilleures conditions.
J’ai foi qu’un jour les militaires africains n’utiliseront pas leurs armes contre les pauvres citoyens.
J’ai foi que le paysan africain sera rémunéré convenablement un jour.

Voilà l’Afrique que je veux, l’Afrique de la paix, l’Afrique de la joie. Mais cette Afrique doit être construite aujourd’hui par nous, pour qu’elle soit un paradis pour les générations à venir.

C’est en ce sens que par cette rubrique : « AFRIQUE » je propose des pistes pour l’Afrique de demain.

L’AFRIQUE : ESPERONS

 

ESPOIR D’AFRIQUE : Quittons le préfixe « RE »

Depuis les indépendances, nos dirigeants politiques nous ont habitué à des mots en « Re » : Reconstruction, Refondation, Réconciliation, Rebâtir, Repartir sur de nouvelles bases. Nous sommes toujours dans la dynamique des « Re ». Avant de reconstruire, réconcilier, rebâtir, repartir, c’est qu’il y a eu destruction de ce qui était là, ou remise en cause de quelque chose.
Dans l’évolution des sociétés, si l’Afrique utilise toujours le « Re », elle sera continuellement en retard. Pourquoi ne pouvons-nous pas bâtir quelque chose de solide ? Pourquoi remettre toujours en cause ce qui est fait ?
Avec les politiciens africains c’est toujours le « Re ». C’est dans cette optique que nous devons penser construire l’Afrique avec le Christ comme fondation. Car avec Jésus c’est une fondation solide. Mais avec les idéologies politiques, nous construisons sur du sable. Développons l’Afrique à partir du message de Jésus Christ. C’est ce qui fait la force de l’Europe. Car elle est fondée sur la culture chrétienne. Si nous construisons l’Afrique sur le Christ : Elle sera comme un arbre planté près des ruisseaux. Son feuillage restera toujours vert malgré les saisons. Mais si nous la construisons sur des bases politiques, elle s’écroulera. (Ps 1)


ESPOIR D’AFRIQUE : Seul le Christ peut nous sauver.

Après plus de cinquante années d’indépendance, notre continent tâtonne sur le chemin du développement. L’Afrique va mal ou est mal partie. Pourquoi l’Afrique souffre ? Quelle est l’origine de l’échec de notre continent ? Quel remède faut-il à notre continent pour sortir du marasme économique et de la paralysie politique ?
Depuis les indépendances, nos pays africains ont été assistés par les pays développés. Nos pays ont subi des mesures d’austérité, de l’aide des institutions financières mondiales, au niveau politique, les grandes puissances ont tenté d’instaurer la démocratie depuis 1990, sur le plan sécuritaire, l’Afrique regorge de milliers de casques bleus (Soldats de l’O.N.U) et notre continent reçoit une assistance militaire.
Malgré toutes ces initiatives, les guerres civiles, la misère, les pandémies, l’insécurité et les conflits tribaux demeurent. Au niveau local malgré des tentatives d’alternance politique, nos populations sombrent dans des structures mortifères, et des noyaux de politiciens imposent des jougs difficiles à supporter. Face à ces échecs que pouvons-nous faire pour sauver l’Afrique ?
Après plusieurs analyses et réflexions, nous pensons que notre continent est au bord du gouffre mais n’est pas encore mort. L’Afrique peut rebondir, elle peut utiliser d’autres remèdes pour avancer vers le développement. Au lieu de construire nos pays à partir de la politique qui nous divise et qui est liée à des considérations ethniques, partisanes, nous proposons une refondation de notre continent à partir des principes évangéliques. Oui, le message d’amour peut être la base de la reconstruction de notre continent. Avec le message du Christ basé sur l’unité, l’amour vrai, le pardon mutuel, le sacrifice pour l’autre et les ruptures de barrières ethniques, nous pouvons entamer un nouveau départ.

ESPOIR D'AFRIQUE : Le Sida

Chaque 1er décembre, le monde célèbre la journée mondiale du Sida. Cette maladie qui détruit notre continent est un mal pernicieux qui nous interroge sur l'avenir de l'Afrique. Malgré les sensibilisations, la distribution des préservatifs, l'avenir de la jeunesse africaine est menacé par le sida. Face à cette situation, que faire? Quelles attitudes adopter?
Avec l'évolution du sida dans notre continent, nous pouvons affirmer l'échec de l'utilisation des préservatifs dans notre continent. Sans remettre en cause toutes les initiatives des scientifiques pour endiguer ce mal, nous proposons à la suite du message du Pape Benoit XVI lors de sa visite au Cameroun, l'abstinence et la fidélité dans la lutte contre le Sida. Car elles sont des vertus qui sont enseignées dans l'éducation africaine. En effet, dans les sociétés africaines, l'abstinence et la fidélité font partie de la culture familiale. Aujourd'hui, dans les écoles, à la catéchèse et dans les médias, les Africains doivent sensibiliser la société à la pratique de la fidélité et de l'abstinence qui sont des moyens rassurants dans la lutte contre le Sida.
Que Dieu soutienne tous les efforts des scientifiques dans la recherche du remède contre le Sida, que Dieu soutienne les malades, qu'ils nous aident à être charitables envers nos frères et sœurs qui souffrent de cette maladie.

ESPOIR D’AFRIQUE : Gloire à Dieu.

Le constat que nous faisons en Afrique, c’est l’art de diviniser certaines personnes. Au nom du pouvoir ou le fait d’occuper certaines responsabilités, l’on recherche des gloires. Ainsi, l’acclamation des anges : « Gloire à Dieu », devient un chant de louanges attribué à des chefs d’Etat, à des responsables politiques, à tous ceux qui ont un pouvoir dans notre société. Ainsi, au nom de la gloire, l’on est capable de s’entretuer, au nom de la gloire, on arme des enfants soldats, au nom de la gloire, on entretient des génocides. Cette gloire satanique devient l’objectif premier dans notre vie. Ainsi, dans tous les domaines, politiques, religieux, économiques, nous trouvons des personnes qui pour leur propre gloire sont capables de nuire aux autres.
Chers frères et sœurs africains, malgré les acclamations que nous recevons, malgré les adorations et des sobriquets puissants que nous recevons, notons que la gloire revient à Dieu. Comme dit le Ps 48 : l’homme comblé qui n’est pas clairvoyant ressemble au bétail qu’on abat : on t’applaudit quand tout va bien pour toi, mais tu rejoindras la lignée de tes ancêtres qui ne verront jamais la lumière… Nul ne peut payer à Dieu sa rançon : aussi cher qu’il puisse payer, toute vie doit finir ».