Etude théologique sur l'Assomption

De la descente à la montée : essais d’une réflexion systématique sur le dogme de l’assomption à partir de la doctrine de l’incarnation

Le dogme de l’incarnation, dernier dogme marial après l’immaculée conception, est expliqué de manière ordinaire comme la montée de Marie au ciel avec son corps et son âme. La montée de l’âme au ciel, peut facilement être comprise par l’entendement humain surtout à partir des courants philosophiques, la tradition platonicienne, les mythologiques grecques, égyptienne et même dans les cultures asiatiques et africaines. Car l’âme est toujours conçue comme une réalité qui doit retourner vers là haut. Ce qui engendre des spéculations et des élucubrations concerne la montée du corps. Car pour la pensée humaine, le corps est lié à la terre, donc est voué à la putréfaction. Dans cet essai dogmatique, nous mènerons notre réflexion à partir de la thématique du corps. Nous partirons de deux mouvements théologiques pour mieux expliciter le dogme de l’assomption. A partir de l’incarnation qui est un mouvement descendant qui met en exergue le corps, nous expliquerons l’assomption qui est un mouvement ascendant, prenant en compte le corps. Notre réflexion ne s’étalera pas sur les fondements bibliques de ces deux réalités, leur origine et leur évolution historique. Nous laissons le soin aux spécialistes de la théologie positive (les biblistes et les historiens) de mener cette noble étude. De notre part nous nous situerons au niveau de la théologie systématique. Comment comprendre l’assomption à partir de l’incarnation ?

1-Il a pris chair de la vierge
« Au commencement était le Verbe » : Dans son prologue, l’évangéliste Jean ne situe pas le Verbe de Dieu à partir de l’incarnation. Il le situe avant cet évènement. Donc le Verbe de Dieu, deuxième personne de la trinité, existait avant le créé. Raison pour laquelle il est Dieu, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Donc le Christ est sans commencement. Car s’il avait un commencement, il allait être limité par le temps et dans le temps, il ne pouvait pas être Dieu. Il est Dieu parce qu’il sort de Dieu, il sort de l’unique source des personnes divines, la source sans source, qui est Dieu le père.
« Et le Verbe s’est fait chair » : Le Verbe de Dieu à un moment donné de l’histoire s’est fait chair et est entré dans l’histoire. L’incarnation, c’est l’assomption de notre corps humain par la deuxième personne de la trinité, à partir du fiat de Marie. Le Verbe s’est fait chair par la volonté du père et par le oui de Marie. La chair du Verbe est donc la chair de la Vierge. Raison pour laquelle en christologie, nous affirmons la double consubstantialité. Il est consubstantiel à Dieu son père par sa divinité, et il est consubstantiel à nous, grâce à la Vierge Marie, de qui il reçoit son humanité, sa chair.

2-Vrai Dieu et Vrai homme
Il est Vrai Dieu parce qu’il est né du vrai Dieu. Il n’est donc pas un homme divinisé, ou un homme sur qui est descendue la divinité. Il est vrai Dieu, car il partage la même condition divine que le père. C’est dans cette optique que dans le Credo nous affirmons qu’il est de même nature que le père, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. Par conséquent, il reçoit la même adoration et la même gloire que le père. Il est aussi vrai homme, parce que le Verbe n’a pas fait semblant d’être homme. Il est vrai homme, parce qu’il a pris un vrai corps de la Vierge Marie sa mère. Le Christ n’a donc pas pris un corps céleste. Son corps n’est pas différent de notre corps, raison pour laquelle il est un vrai homme. Il a assumé notre chair humaine avec tout ce que cela suppose : la naissance, les pleurs, la famine, la, la mort souffrance (excepté le péché).
L’impeccabilité du Christ
Dans le livre de la Genèse, l’auteur Yahviste situe le péché après la création c'est-à-dire au chapitre deuxième. Au chapitre premier, il affirme à la fin de la création que : « tout ce que Dieu a fait était très bon ». Donc le péché est venu après la création, par conséquent, Dieu n’a pas créé l’homme avec le péché, c’est l’homme qui a choisi librement de pécher. Dès lors nous pouvons affirmer que le corps humain n’a pas été créé avec le péché donc ce n’est pas parce que le Christ a assumé un corps humain qu’il devait forcement pécher. Deuxièmement au niveau de sa mission, il est vrai que le Christ a assumé un vrai corps, une vraie chair et une âme rationnelle. Mais du fait de sa mission rédemptrice il devait s’éloigner du péché. Il ne peut pas être atteint du mal qu’il doit guérir. Comme l’affirme le docteur angélique saint Thomas : « en tout mouvement, le premier moteur en un genre donné est lui-même immobile comme le premier agent d’une altération est lui-même inaltérable ». Le Christ en tant que Dieu et vrai homme, a donc vécu sans péché, malgré l’incarnation.

3-L’incarnation et l’assomption
Dans notre réflexion, nous avons montré que c’est la Vierge Marie qui a donné son corps au Christ. Donc le Christ a demeuré dans le sein maternel de la Vierge Marie. C’est dans cette optique qu’elle est appelée Mère de Dieu, car l’enfant qu’elle a porté est Dieu et homme. Pour habiter un corps incorruptible, il a préservé sa mère de tout péché originel. En effet, la Vierge Marie, véritable arche, vrai tabernacle, a été conçue immaculée, car elle devait porter le vainqueur du péché. En préservant sa mère du péché, le Christ anticipe sa victoire sur le péché. Il montre qu’il pouvait se passer du bois de la croix pour anéantir le mal. L’immaculée conception de la Vierge Marie est donc une conséquence de l’incarnation. Cependant, il ne faut pas oublier l’acte de Marie qui librement a dit oui à Dieu, lequel oui a permis l’incarnation.
Si le corps du Christ provient de la Vierge Marie, nous pouvons affirmer qu’en assumant le corps de la Vierge Marie, le Christ par sa puissance permet l’assomption de sa mère avec son corps. En effet, si le salaire du péché c’est la mort comme le dit saint Paul, le Christ étant sans péché, permet à sa mère d’être sans péché pour qu’elle ne meurt pas. A partir du moment où elle est immaculée elle peut connaître l’assomption. Car le corps du Christ est lié au corps de sa mère. Si son corps n’a pas connu de putréfaction c’est que le corps de sa mère ne peut pas connaître de putréfaction. Car l’auteur de la putréfaction qui est la mort, a été détruite par le Fils. Si le corps de sa mère d’où il tire son corps connaît la putréfaction, c’est une victoire de la mort sur le Christ malgré sa résurrection. Donc il est tout à fait normal que la Vierge monte au ciel avec son corps dans la gloire que partagent le Père et le Fils et le saint Esprit.
Après cette analyse, nous pouvons affirmer que l’assomption de Marie peut être comprise à partir de l’incarnation qui est le mystère de l’assomption de notre propre corps par le Christ pour l’élever à partir de sa divinité. L’assomption et l’incarnation se rejoignent à partir de la réalité du corps. D’une part il y a le mouvement de la descente par lequel le Verbe assume notre corps à partir du corps de la Vierge. Et d’un autre côté nous avons le mouvement de la montée qui est la montée de Marie au ciel avec son CORPS.

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